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Particulièrement bref sur la question de l’école, ce document indique néanmoins que l’école en A.E.F est aussi envisagé comme un moyen de contrer le développement de l’Islam.
Il est conservé à la côte GG AEF 5D 27 aux Archives nationales d’Outre-Mer (ANOM).
Les principaux points de cette dépêche n’intéressent pas Birso aussi il ne sera donné ci-dessous qu’un rapport général succinct sur la situation de l’Islam dans la Subdivision.
Les populations autochtones, Kara et Goula, balancent entre l’Islam et le fétichisme. Si chez les Kara, tous plus ou moins, islamisés, on trouve encore des affiliés aux sociétés d’initiés, semblables à celles des Banda ; par contre tous les Goula, même les jeunes gens, sont somalés. Il n’existe chez ces dernières que très peu de vrais musulmans qui sont tous des gens qui ont habité en dehors de la région (Dar Sila) après avoir fui devant les hordes de Senoussi.
Les sept Fakis, qui résident au centre indigène de Birao où ils ont deux mosquées, sont tous de race non autochtone (5 Haoussas, 1 Ouaddaïen et 1 Dadjo). Deux seuls d’entre eux font acte de réel prosélytisme et enseignent le Coran à une dizaine d’enfants, tous de race Houassa. Cependant, un fait certain c’est que l’Islam gagne du terrain chaque jour. Les preuves en sont nombreuses ; deux sont particulièrement patentes : l’abandon de leurs noms aborigènes par les Goula et la pratique récente de l’excision – à la façon arabe – chez les femmes de cette même race (Les Kara ont adopté depuis longtemps les coutumes arabes).
Pour enrayer cette progression, laquelle il faut le reconnaitre est néfaste dans la région où les indigènes s’ils deviennent musulmans subiront de plus en plus les influences de l’extérieur, il n’est que la création d’une école à Birao. Cette école a d’ailleurs été crée en fait – d’après la lettre n°911 du 23 juin 1927 de M. le Gouverneur de l’Oubangui-Chari. Si, elle a fonctionné un jour, elle n’existe en tout cas plus, sur le dernier rapport semestriel, il a été demandé de pourvoir le poste d’un matériel sommaire d’école.
A noter que sur le rapport du 2ème trimestre de l’année 1936, le chef de la subdivision avait signalé une répercussion des événements d’Egypte et d’Ethiopie à Birao, dans les termes suivants : « Un bruit étrange et imprévu, qui mérite d’être signalé, bien qu’il soit sans importance réelle et qu’il n’ait eu aucune répercussion fâcheuse sur l’esprit de la population, a couru dans la subdivision. Il a certainement été répandu par des arabes ou Bournous venus du Soudan-Anglo-Egyptien et aurait sa source dans le conflit italo-ethiopien ou plutôt dans les événements d’Egypte. Il s’agirait de ce que le départ définitif des blancs était proche et que la liberté de disposer d’eux-mêmes allait à nouveau être rendu aux indigènes. Cette rumeur est parvenues aux oreilles du Chef de la subdivision par ses tipoyeurs car aucun indigène de la région, il est trop méfiant de l’européen parce que plus ou moins islamisé et trop renfermé vis-à-vis de lui n’en aurait soufflé mot. Fait assez bizarre et digne également d’être relaté les tipoyeurs interrogés, une première fois, sur la date du départ définitif des « Commandants » par les Goula de la piste de N’Délé lors de la tournée du mois de Mai ; l’ont été à nouveau sur la piste de Ouadda en juin. Ce bruit a donc été propagé sur toute l’étendue de la subdivision. Les Goula d’ailleurs ont déclaré qu’ils appréhendaient beaucoup le départ des européens. Ils se rappellent sans doute les razzias continuelles dont ils étaient les dociles victimes autrefois de la part de leurs voisins et, en particulier, des garas. Le chef de la Subidivision, sans faire allusion directe à ce qu’il avait appris à fait entendre aux chefs qu’il n’était nullement question du départ des blancs. La propagation de tels bruits montre combien il serait dangereux de laisser la subdivision, très passagère de Birao, sans Chef, même pendant un laps de temps très court ».
[…]
Signé : Perrien