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Les résidents français en charge d’une province indochinoise ont régulièrement la tâche de faire remonter des rapports complets sur la gestion de celle-ci à la résidence supérieure.
Pour la province de Son-La, le rapport de mars 1944 traite notamment de l’éducation de la minorité Tay et d’une offre d’internat.
Ce document peut être rapproché de celui du même mois concernant l’ensemble des minorités ethniques au nord du Tonkin.
Une version plus complète de ce rapport, abordant le ravitaillement, les transports, l’artisanat, l’élevage, la centrale électrique et l’opium, est conservé dans les fonds de la Résidence supérieur du Tonkin nouveau fonds, RSTNF 6715, aux Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM).
Enseignement
I/TAY
La commission provinciale des manuels fonctionne normalement.
Elle révise les manuscrits présentés par M. FUNE et fixe le vocabulaire Tay nécessaire aux classes élémentaires. Plusieurs centaines de mots ont été adoptés, après discussion. Les règles d’orthographes ont été exprimées. Celles de la romanisation ne sont pas encore déterminées sur tous les points. La question de savoir si l’écriture tay doit garder son tracé anguleux, actuellement répandu, ou revenir au vieux style arrondi, est encore en litige. Le syllabaire de M. FUNE appartenant au premier type, sera publié de pair avec un tableau de transcription, établi par le Résident, et donnant l’exemple du style « rond ». Les mandarins et les maitres seront appelés à donner leur avis en vue d’une solution qui doit satisfaire le plus grand nombre de lecteurs.
Un autre sujet retient l’attention des membres de la commission, celui de savoir, parmi les graphies en usage de la frontière de Chine aux confions mûong et annamites, laquelle adopter. Celle de Sonla semblerait une moyenne généralement comprise. Quelques variantes, portées en note, tiendraient compte des différences les plus marquées.
Il est difficile de promouvoir un enseignement Tay avec un directeur des écoles (Kiêm-hoc) et des institutions annamites ou thô de Langon-Caobang. Les mandarins sont indolents, là comme ailleurs. Des notables et des moniteurs comprennent, mais l’absence jusqu’ici d’un enseignement tay organisé, autant que l’appui administratif et continu dont bénéficiait la langue annamite, ont abâtardi le parler tay. La consultation des vieux livres et de quelques lettres nous permet un redressement. C’est une œuvre délicate, qui sera longue.
Nous nous efforçons d’améliorer la situation des maîtres communaux en leur accordants des parts de rizière.
2/MEO
Une école doit s’ouvrir près du P.K.60 de la R.I. 41 après la récolte de l’opium. La réimpression des manuels du R.P. SAVINA a été demandée à la direction locale de l’Instruction publique.
3/MAN
La copie d’un fascicule de caractères chinois a été confiée à S.E. CAM-NGOC-PHUONG. Elle doit servir à Môc et Phuyen, si des lettres réunissant certaines conditions et actuellement recherchés, sont trouvés.
INTERNAT TAY
Les efforts des autorités provinciales pour diffuser l’enseignement en pays Tay se heurtent à de nombreux obstacles dont les principaux sont :
Pour pallier ces difficultés il est apparu nécessaire de créer au chef/lieu un internat qui, préparant au Certificat d’études primaires franco-indochinoises, permettra aux jeunes gens de famille pauvre de continuer aisément leurs études, et à l’autorité provinciale de trouver parmi eux les instituteurs et autres fonctionnaires (secrétaires, infirmiers, etc…) dont le besoin est urgent pour les progrès de la province.
Compte tenu des difficultés actuelles, l’internat tay sera établi sur des bases modestes. Le bâtiment de style tay, pouvant contenir une trentaine de pensionnaires, comprendra un dortoir, un réfectoire, et deux chambres pour les surveillants, les salles de l’école de Sonla pouvant servir de salles d’étude. La nourriture sera assurée par la popote de la garde indochinoise, contre rétribution. Les surveillants seraient choisis par moi-même, sur présentation du directeur des écoles, parmi les meilleurs instituteurs tay de la province. L’adjoint, chef de la jeunesse, ferait fonctions de surveillant général.
Les pensionnaires de cet internat seront choisis au concours parmi les enfants pauvres pourvus du Certificat d’études élémentaires indochinoises. Ils jouiraient d’une bourse entière les défrayant de tout frais de nourriture et de scolarité. En contrepartie, l’on pourrait demander aux internes de souscrire un engagement de servir l’Administration pour une durée déterminée (2 ans par exemple) en quelque poste que ce soit de la zone [mot illisible]. En cas de refus, l’élève serait contraint de rembourser tout ou partie de la bourse reçue.
La durée du séjour à l’Internat sera fixée pour commencer à un an, avec possibilité de prolonger d’une autre année sur proposition motivée de M. le kiêm-hoc. L’administration se réservant le droit d’expulser en cours d’étude tout élève dont la conduite, la tenue ou le travail rendraient nécessaire une telle sanction.
Une subvention de 9000 piastres (I) sera nécessaire pour mener à bien cette entreprise, dont l’intérêt ne saurait échapper. Dans cet internat sera formé le noyau d’une nouvelle élite tay, susceptible de conduire ses congénères dans la voie d’un renouveau. L’internat tay sera qualifié pour devenir la première cellule d’un cours d’administration appelé à tenir, pour la partie du Haut-Tonkin placée au Sud du Fleuve Rouge, le rôle que Langson ne peut convenablement assumer que pour le Nord.
(I)
Bâtiment | 1000 piastres |
Ameublement | 1100 piastres |
Bourse (182 piastres par élève) et dépenses pour personnel d’encadrement | 6500 piastres |
[Sous-Total] | 8600 piastres |
Divers | 400 piastres |
[Total] | 9000 piastres |